Extrait de L’autre, elles et moi de Nelly Paquentin et Ariane Voineau dans le cadre des labos de la Maison pour la danse.

JOUR 1

Arrivées fraîchement du même quelque part, elles débarquent toutes les deux dans un nouveau même quelque part.

Elles observent. Elles regardent. Elles déduisent. Elles comprennent.

Pas tout le temps. Mais elles comprennent. Des fois. Elles cherchent.

Elles cherchent comment se fondre.

Se fondre dans le paysage et s’en décoller.

Elles cherchent la permanence. Elles cherchent un sens à tout ça.

Il n’y en a peut-être pas.

Mais elles cherchent.

Elles cherchent la stabilité sur leurs quatre jambes instables.

Elles semblent avoir la même.

Elles semblent avoir la même posture.

Elles semblent nous regarder.

JOUR 3

Arrivées dans ce quelque part,

Elles cherchent.

Elles cherchent qui elles sont et qui est l’autre. Puis qui est moi.

En observant de plus près, elles voient ces détails.

Sa peau est claire. On voit les veines.

Sa chaire est pâle.

Ses os sont mous. On voit leurs âmes.

Puis on les entend :

“Moi je suis un doudou”

“Moi je suis insensible”

Un rythme, un son, une chanson à l’envers.

Elles recommencent”

JOUR 5

“Elles cherchent à définir l’autre, sans savoir qu’elle existe déjà.

Elle est là, 
Elle est double,

Elle est traversée,

Elle est sans fin.

rouma’l ed spmet el tse’C

C’est le temps de l’amour

Une voix synthétique, un murmure qui parle aux corps, à elles et à l’autre.

Photo : Maison pour la danse
(De droite à gauche) Ariane Voineau et Nelly Paquentin // Photo : Maison pour la danse

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