La Maison pour la danse est heureuse de dévoiler les artistes en danse sélectionnées pour les 3 labos libres de l’hiver 2026. Les chorégraphes et interprètes Héloïse Le Bagousse, Josiane Bernier et Julia Frison bénéficieront respectivement de 5 jours dans un studio de la Maison avec leur équipe de création.
La sélection des candidatures a été réalisée par la Maison pour la danse et son comité artistique avec un souci d’équilibre entre les artistes de la relève, intermédiaires et établi·es. Les labos sont offerts à l’ensemble de la communauté de la danse dans un désir de mixité, de représentativité, d’inclusion et de diversité.
Pour découvrir le travail des artistes en studio et assister à leurs sorties de labos, le grand public est invité à rester à l’affût de nos actualités sur Facebook et Instagram.
Les artistes et leur projet en danse
Héloïse Le Bagousse [19 au 23 janvier]
Projet de création
Ma dernière pièce avait pour thématique la relativité du temps et a dirigé mon attention vers une nouvelle source d’inspiration : la gravité. Pour La Pesanteur et la Grâce (titre de travail), je m’appuie sur la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein, qui y décrit l’influence de l’énergie et de la masse sur l’espace temps. Dans cette nouvelle pièce, j’aborde également la notion d’entraide en m’inspirant de la pensée du zoologiste, biologiste et philosophe Pierre Kropotkine, lequel affirme que cette dernière fait partie intégrante de notre condition humaine et qu’il ne faut ni la provoquer, ni la rogner. Pour lier ces deux thématiques, la gravité et l’entraide, j’imagine un monde dans lequel la gravité fluctue et où ses effets sont exacerbés. Dans de telles conditions, les individus vivant dans cet univers sont vulnérables et n’ont d’autre choix que de développer une éthique basée sur la solidarité. Mais cette solidarité est mise à l’épreuve, chaque individu étant différent et ne subissant pas les effets de la gravité de la même façon. Cet univers à la gravité variable prend la forme d’un quatuor composé de quatre femmes aux profils psychologiques singuliers qui représenteront chacune un concept différent. Cette pièce a pour but principal de rendre hommage au recueil philosophique La pesanteur et la grâce de Simone Weil.
Équipe de création
- Chorégraphie : Héloïse Le Bagousse
- Interprétation : Anja Fanlsau, Lou Amsellem, Rachel Amozigh et Héloïse Le Bagousse
À propos d’Héloïse Le Bagousse
Très jeune, Héloïse Le Bagousse développe un amour pour la danse qui l’incite à étudier cette discipline au Conservatoire de Nantes. En 2020, elle intègre la formation supérieure en danse contemporaine de L’École de danse de Québec. Parallèlement à sa formation d’interprète, elle s’intéresse à la philosophie, à la politique, au théâtre, à la physique, au cinéma, à la psychologie et à la spiritualité. En 2023, elle présente sa première pièce chorégraphique comprenant 7 interprètes intitulée La Pomme de Discorde dans le cadre du Festival de Danse Contemporaine de Sherbrooke. En 2025, elle co-crée et interprète une nouvelle œuvre, Le paradoxe des horloges, diffusée en salle par La Rotonde à Québec. Pour elle, la danse n’est pas simplement qu’une forme d’expression; c’est surtout une démarche spirituelle : un moyen d’éveiller la conscience humaine en donnant matière à penser, en provoquant des vagues d’émotions et en transportant le spectateur dans une autre dimension que celle dans laquelle il baigne d’ordinaire, lui permettant ainsi d’accéder au divin.
Josiane Bernier [9 au 13 mars]
Projet de création
Je parlerai sans qu’on me passe sur le corps est un projet de recherche situé entre manifeste et performance. Par le mouvement, l’écriture et la voix, il explore une dignité qui se cherche, se forge, se revendique. C’est une prise de parole pour se redonner du pouvoir, tenir en place, redresser la tête, nommer ce qui brûle, exister dans l’espace commun. Un langage corporel et vocal, brut, instinctif, intransigeant et lucide – un espace où l’intime devient moteur de réflexion sur l’équité, la transparence, la rivalité et le pouvoir.
À propos de Josiane Bernier
En parallèle de ses études universitaires en théâtre et en philosophie, Josiane a complété la formation professionnelle de L’École de danse de Québec, qu’elle a terminée en 2010. Depuis, elle déploie une carrière d’interprète foisonnante auprès de plusieurs chorégraphes et compagnies multidisciplinaires. Dans la dernière année, elle a principalement travaillé auprès de Jacynthe Carrier, Geneviève Duong, Alan Lake Factorie, Le fils d’Adrien danse, Le bureau de l’APA et Théâtre Rude Ingénierie.
Son parcours témoigne d’un profond intérêt pour la corporéité expressive, où le mouvement devient à la fois langage, pensée et mémoire sensible. Sa démarche chorégraphique s’articule autour de la présence vivante, de la circulation entre intériorité et action, et d’une parole incarnée où le corps est un lieu politique et poétique, à la fois vulnérable et insoumis, porteur de mémoire et de transformation. En 2018, elle signe La fille d’à côté à La Rotonde. S’ensuivent deux co-créations : avec Nicolas Cantin à La Chapelle-Scènes contemporaines (Montréal) en 2021, puis avec Philippe Lessard Drolet au Mois Multi (Québec) en 2022. Aujourd’hui, elle réactive ses envies de création en affirmant une recherche chorégraphique frontale et lucide, là où le corps devient lieu de clarté, de courage et d’émancipation.
Julia Frison [11 au 15 mai]
Projet de création
Dans Vitrine (titre de travail), nous plongerons au cœur d’une soirée mondaine où tout semble briller, mais où les apparences se fissurent progressivement. Ici, deux femmes, prises dans un tourbillon de codes sociaux, de performances identitaires et de stimulations constantes, perdent peu à peu leurs repères. Sous la surface polie des sourires, quelque chose se dérègle : leur perception d’elles-mêmes, leur rapport au monde, leur façon d’exister devant les autres.
La pièce explore cet instant suspendu où l’on ne se reconnaît plus, où le réel bascule, où le corps trahit ce que l’on tente de contrôler. Entre superficialité, lucidité soudaine et besoin vital de se reconnecter à soi, cette recherche interroge la fragilité de nos constructions sociales et la vulnérabilité qui surgit lorsque tout se met à tourner trop vite.
Équipe de création
- Interprétation : Nelly Paquentin et Laurence Marin
- Regard extérieur : Sonia Montminy
À propos de Julia Frison
Diplômée en 2025 de L’École de danse de Québec, Julia œuvre désormais dans le milieu en tant qu’interprète et créatrice. Elle collabore notamment avec Le fils d’Adrien danse, Danse K par K ainsi qu’au sein de projets menés par Sara Nadon et Alice Villeneuve. En parallèle, elle amorce son parcours chorégraphique : en 2024, elle démarre la création d’un duo avec Sara Nadon destiné au jeune public et signe une première œuvre présentée au Festival des arts de ruelle (FAR) à Montréal. À travers son travail, elle aspire à créer des espaces où le corps, traversé par une nécessité intime, devient messager de la poésie du réel. Pour elle, l’art est un lieu de liberté, de dialogue et de transformation, un espace où le spectacle vivant permet de se reconnaître autrement, de ressentir, de rêver et de questionner.



